Dans le cadre de la 5ème édition du festival Building Beyond organisée par Léonard, la Fondation VINCI pour la Cité avait tenu une conférence sur le thème « La ville inclusive à la rencontre des populations invisibles ». La conférence a eu lieu le 22 juin et s’est organisée en deux tables rondes. A cette occasion, la parole a été donnée à des acteurs de terrain.
Le 22 juin 2022, la Fondation VINCI pour la Cité, a organisé une conférence intitulée « La ville inclusive à la rencontre des populations invisibles ». Cet évènement s’inscrit dans le sillage de l’axe d’intervention de la fondation lié au lien social en territoires fragilisés. Il fut l’occasion de revenir sur les différentes initiatives liées la thématique de l’intégration des personnes éloignées et invisibilisées dans les espaces de la ville, notamment les espaces ou s’installent les entreprises.
La conférence a été lancée par Jean-Yves Cojean, Délégué général de la Fondation VINCI pour la Cité et animée par Théo Nepipvoda, Journaliste chez Carenews.
Dans un premier temps, Jean-Yves Cojean a rappelé que la fondation fête ses 20 ans d’engagement dans le soutien du secteur associatif. Que ce soit sur le plan financier ou par le biais de parrainage par les collaborateurs, la Fondation VINCI pour la Cité soutient 350 associations par an partout en France de manière décentralisée avec 1200 collaborateurs. Elle intervient afin d’aider les jeunes à reprendre confiance en eux mais aussi les personnes invisibilisées par la société telles que les personnes détenues et les personnes sans abri. Parmi les partenaires 90% confirment leur satisfaction concernant le soutien de la fondation.
Rendre visible : innover en se réappropriant l’urbanité
La première table ronde intitulée « Rendre visible : innover en se réappropriant l’urbanité » a donné la parole à des acteurs de terrain. L’objectif était de connaitre si la frontière entre la notion du visible/invisible induite par l’espace public serait renforcée avec l’urbanisation croissante. L’événement a posé la question sur l’évolution de la situation des personnes invisibles dans la ville notamment les sans-abris et les personnes en chômage entre invisibilisation de l’espace public et intégration des personnes des périphéries au centre-ville. Ensuite deux projets associatifs soutenus par la fondation ont porté un regard sur les problèmes liés à l’exclusion dans la ville.
Dans un premier temps, Julia Dumont, Co-Directrice de la Cloche, a souligné la croissance du phénomène d’exclusion au sein de la ville. L’association lutte contre la grande exclusion via la création du lien social et le changement de regard sur la vie à la rue. Pour cela, la cloche propose des services et des activités qui favorisent la rencontre des personnes exclues avec la société grâce à la mobilisation d’acteurs locaux à et aux commerçants. Julia Dumont a ensuite, décrypté le dispositif de la Clochette qui consiste à créer du lien social avec les habitants des quartiers à travers un ensemble d’initiatives urbaines inclusives favorisant le « faire ensemble » telles que les jardins partagés, la construction de boîtes à dons, les fresques murales labellisées…etc.
Dans un deuxième temps, Lucie De Clerck, Directrice générale de l’association Entourage, a détaillé le rôle de l’association dans la lutte contre l’exclusion par le maintien du lien social. L’association développe des contenus pédagogiques pour faire changer les regards sur la grande précarité et lever les freins qui empêchent d’aller vers les personnes SDF. l’Association a présenté une vidéo du premier SDF du Metaverse pour la promotion de la publicité de la plateforme de l’association. Il met en avant le paradoxe lié à la volonté de créer une ville virtuelle avec des interactions sociales virtuelles dans un contexte où l’humanité n’est pas capable de créer des liens sociaux dans la vraie vie.
Par la suite, Sofiane Kassimi, Responsable territorial de l’association Sport dans la Ville en Ile de France a abordé la manière dont le sport favorise l’insertion et permet l’égalité des chances. L’association met en place des programmes d’insertion sociale et professionnelle de 8500 jeunes, notamment le programme Sport et pédagogie qui consiste à l’organisation des séances sportives gratuites, animées par des éducateurs, dédiées aux jeunes du territoire dans 53 centres sportifs. Par ailleurs, l’association met à disposition aux jeunes qui souhaitent réfléchir à leur projet professionnel, le programme Job dans la Ville. Ce projet leur permet d’être accompagnés par un responsable insertion ainsi qu’un parrain ou marraine tout au long de l’année tant dans leur orientation professionnelle que dans leur accès à la formation ou à l’emploi.
Ce fut au tour de l’Association Quai liberté, un projet d’ESS qui se charge de la formation des ex-détenus et leur insertion dans la société, de partager une vidéo sur le Wake up café à Paris.
Le projet organise des ateliers de reconstruction professionnelle et des ateliers de reconstruction personnelle par des professeurs de philosophie, d’éloquence et de théâtre. La Fondation VINCI pour la Cité soutient l’association par le biais du mécénat de compétences et par le recrutement des Wakers. Dans son programme Insert’up, l’association vise la réinsertion complète des ex détenus et sortants de prison par le déploiement d’un parcours de remobilisation en amont et en aval afin de lutter contre la récidive.
Aurélie Lavaud, Présidente et Co-fondatrice de BimbaJob a pris la parole afin de présenter son entreprise d’ESS qui œuvre pour la création d’outils et dispositifs d’insertion socio-professionnelle. L’entreprise agit à travers 3 types d’activités notamment le montage de parcours d’accompagnement individuel et collectifs via des coachs spécialisés.
La table ronde a été clôturée par Cyrille Hanappe de l’Agence AIR Architectures qui a abordé le rôle de l’architecture dans l’invisibilisation des personnes dans l’espace public D’après lui, l’émergence de la globalisation financière et les valeurs extrêmes de l’immobilier, ont engendré une augmentation de la notion de rentabilité et une diminution de tout ce qui est partagé notamment les espaces publics de rencontre entre les personnes. Pour faire face à cela, il agit de son côté à travers la négociation avec les pouvoirs publics dans la conception des espaces de la ville.
La Défense, le lien social par-delà l’invisibilité
La deuxième table ronde intitulée « La Défense, le lien social par-delà l’invisibilité » a été marquée par les témoignages de Antoine de Tilly, Directeur général de l’association La Salle à Manger et Maria Lobelle, Directrice de l’Association ASD (Association du site de La Défense).
Dans un premier temps, les intervenants ont décrit en quelques mots le quartier de la Défense d’après leurs casquettes d’acteurs associatifs qui interviennent au sein de cet espace. Ce quartier est distingué de par la mixité des populations qui le fréquentent, la pluralité des commerces, des associations et des habitants. Il rassemble une verticalité et une horizontalité des personnes qui se rencontrent sans se voir et des personnes isolées qui cherchent l’intimité et l’invisibilité.
Lors de la table ronde, Elisa Lewis Directrice générale de l’Association 13 Avenir a expliqué l’expérimentation de Territoires Zéro Chômeurs de Longue Durée celle-ci consiste à agir au niveau des quartiers prioritaires pour créer des bassins d’emploi territorialisés. Et ce, en mobilisant les savoir-faire des territoires notamment des chômeurs pour devenir acteurs de changement.
Le débat a été clôturé par l’intervention de Florian Guyot, Directeur général de l’Association Aurore qui a présenté l’association qui œuvre dans le domaine de l’hébergement et l’insertion auprès des personnes en situation de grande précarité, qui sont en rupture d’emploi ou en situation difficile. Florian Guyot a abordé le phénomène « Pas dans mon jardin », qui consiste à la réaction des riverains vis-à-vis des nouveaux projets d’hébergement.
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