Sylvain Reymond, responsable expertise mécénat et investissements citoyens du réseau Les entreprises pour la Cité était l’invité « fil rouge » de Didier Meillerand ce dimanche 27 novembre pour une émission A But Non Lucratif dédiée aux lauréats des ABNL Non Profit Awards. Un occasion d’exposer le point de vue du réseau sur toutes les nouvelles tendances du mécénat et de signer une nouvelle chronique en « mode expert » dédiée à la co-construction. Retranscription.
Didier Meillerand | Sylvain, vous faisiez partie de ce jury des ABNL Non Profit Awards 2016. Que retenez-vous de cette aventure ?
Sylvain Reymond | Je dirais d’abord que ces ABNL Non Profit Awards ont véritablement fait honneur à notre secteur du non profit. Que cette aventure a été une très belle occasion de rassembler et de fédérer les institutionnels du mécénat. C’est assez rare pour être souligné. Sous votre impulsion Didier, et comme souhaité par notre président Jean-Paul Bailly, ces awards ont été une très belle occasion de travailler collectivement. AFF, Admical, Carenews, Common Cents et Les entreprises pour la Cité ont en effet parfaitement collaboré pour déceler les initiatives les plus originales et les plus innovantes.
D.M. | Sylvain, sur ce plateau est rassemblé l’ensemble des lauréats de cette première édition des ABNL Non Profit Awards. Quelle est votre réaction ? Que pensez-vous de ce tout premier palmarès ?
S.R. | Comme tous les membres du jury, je suis extrêmement fier de ce palmarès qui, je le crois, est à l’image de la pratique du mécénat et des investissements citoyens en France. Un palmarès qui récompense aussi bien des grandes entreprises privées que des entreprises publiques, locales comme nationales… de tous secteurs d’activité, de toutes tailles. C’est la même chose pour les porteurs de projets sélectionnés. ONG, associations, fonds de dotations… sont réunis ici même. Le mécénat n’appartient à personne. Il concerne tout le monde. Cette diversité de binômes lauréats est à l’image du mécénat en France. Il n’appartient en effet à aucune catégorie d’entreprise. Il profite à tous. Il n’est pas uniforme mais ouvre des champs infinis de coopération au bénéfice de l’intérêt général. Toutes les perspectives de co-construction sont permises…
D.M. | La co-construction, c’était Le critère de sélection des lauréats. De votre point de vue d’expert du mécénat d’entreprise pour A But Non Lucratif, vous qui avez l’habitude d’intervenir sur ce plateau depuis plus d’un an, comment voyez-vous évoluer ces pratiques de la co-construction ?
S.R. | La vision d’un mécénat à l’ancienne qui ni consisterait qu’à un appauvrissement d’une entreprise donatrice au profit de la professionnalisation d’un acteur du secteur non-marchand a bien évolué. Mécènes et porteurs de projets s’inscrivent désormais dans un rapport donnant-donnant et gagnant-gagnant. Au sein du réseau Les entreprises pour la Cité, nous croyons beaucoup à cette idée d’enrichissement mutuel entre partenaires. De confrontation des expertises. Des savoirs faire. L’entreprise a autant à apprendre d’une association que l’association d’une entreprise. C’est cela, la nouvelle logique de co-construction qui encourage une prise en charge performante des urgences sociales et sociétales. Une prise en charge collective qui permet à chacun de prendre pleinement ses responsabilités.
D.M. | Les Fondations RATP, Chanel. Les Groupes tels qu’Assystem, Candor et Google sont donc des modèles du genre selon vous ?
S.R. | Oui, tout à fait. Avec l’Adie, France Médiation, Clinatec, l’Opéra de Rouen et 1001fontaines, ils nous prouvent que le mécénat est un formidable levier de progrès pour notre Société. Un progrès qui profite à tous, à travers des champs d’intervention extrêmement variés : nous l’avons vu, la culture… l’environnement, les solidarités en tous genres. Toutes ces belles rencontres, tous ces projets communs sont le fruit de convictions partagées, nous le voyons bien, qui débouchent sur de véritables solutions. Le mécénat, c’est ainsi un formidable moyen d’expérimenter. D’innover. De progresser. Et l’ensemble des binômes primés en sont l’illustration même.
D.M. | Ces projets, qu’avaient-ils de plus que les autres ?
S.R. | Aucun des 52 projets proposés ne nous a laissé indifférent. Mais pour reprendre les propos du président du jury Jean-Paul Bailly, je dirais que nous avons porté une attention particulière aux projets les plus exemplaires et inspirants. Alors oui, les choix ont été extrêmement difficiles. Les débats ont été vifs lors de nos délibérations. Mais nous nous sommes mis d’accord autour de partenariats qui généraient selon nous le plus de valeur partagée. Des partenariats mixtes. Ambitieux. Audacieux. Des partenariats performants. Des partenariats qui sont à l’image, je le redis, de la richesse du mécénat made in France !
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