Accueilli par Vivendi, le réseau a proposé le 16 mai dernier à 5 intervenants issus de cultures et de métiers différents de croiser leurs enjeux et expériences de la mobilisation des collaborateurs. De l’engagement financier des salariés à l’intrapreneuriat, en passant par le Pro Bono et la mise en place de programmes d’actions de mobilisation à la carte… tous se sont accordés sur un point : ces dispositifs contribuent, de l’intérieur, à la transformation et à la performance de l’entreprise. Retour « en tweets et en images » sur cette conférence.
Avant de mobiliser, fixer les enjeux…
En introduction de la matinée, Sylvain Reymond, Responsable expertise « mécénat et investissements citoyens » du réseau Les entreprises pour la Cité rappelle les principaux objectifs stratégiques qui encouragent les entreprises engagées à mobiliser leurs collaborateurs. Il évoque notamment les enjeux de réputation/image, d’ancrage territorial, de cohésion interne, de développement des ressources humaines/formation, d’innovation sociale, de conduite du changement, etc. Parmi les facteurs clés de succès et en amont de la mise en place de chaque action de mobilisation, il préconise d’analyser avec précision le potentiel et les spécificités de l’engagement des collaborateurs de l’entreprise en question, pour une approche sur-mesure : « chaque population d’entreprise possède en effet ses propres spécificités ». Aucun format existant ne peut être dupliqué en l’état.
Romain Riboud, Accenture | Vers des programmes d’engagement à la carte
Avec 25% des consultants engagés et le constat dressé d’un monde du conseil en pleine mutation, Romain Riboud explique qu’il doit constamment innover sur les formes d’engagements et offrir aux collaborateurs du groupe une grande diversité de formats qui s’inscrivent dans un même programme. A chaque aspiration et à chaque parcours correspond, chez Accenture, un mode d’engagement.
Thérèse Lemarchand, Commeon | Le don, levier de mobilisation et acte d’engagement ultime du collaborateur
L’entreprise s’empare à son tour du crowdfunding et de ses vertus de mobilisation communautaire. L’engagement financier des collaborateurs ne nécessite pas de compétences particulière mais une implication forte car le don financier est avant tout synonyme d’adhésion au projet. D’après la fondatrice de Commeon, le crowdfunding représente pour les salariés une expérience du « bien commun partagé », un moyen unique de fédérer et de créer une émulation collective autour d’une cause.
Xavier Gay, Pro Bono Lab | Penser la mobilisation sur-mesure, à l’échelle de chaque entreprise
Xavier Gay, Président de Pro Bono Lab, insiste sur la nécessité de penser la mobilisation des collaborateurs à l’échelle de chaque entreprise, confirmant que la clef en la matière reste le sur-mesure. Il présente l’action de Pro Bono Lab, notamment ses marathons de compétences, qui permettent d’engager collectivement les collaborateurs en faveur d’une cause et qui constituent de véritables actions de team-building. Enfin, il précise l’importante d’un travail précis et minutieux de matching entre besoins des associations et compétences des collaborateurs, pour favoriser un partenariat fertile.
Sabrina Murphy, BNP Paribas | Changer l’entreprise de l’intérieur
Fondatrice et responsable du People’s LAB, premier programme d’intrapreneuriat transversal du groupe BNP Paribas, Sabrina Murphy a apporté son expertise sur l’intrapreneuriat. Ce concept encore récent permet de répondre à deux enjeux fondamentaux pour l’entreprise : innover et (ré)engager les collaborateurs. Provoquant une transformation organisationnelle et culturelle, à tous les niveaux de la structure, il envisage le collaborateur comme un moteur du changement dans l’entreprise. À ce titre, l’intrapreneuriat social constitue un formidable point de rencontre entre les enjeux business, la quête de sens au travail et les questions d’intérêt général non prises en charge.
Inès Dauvergne, Les entreprises pour la Cité | La mobilisation des collaborateurs pour gérer les questions de non discrimination en entreprise
Enfin, Inès Dauvergne, Responsable expertise Diversité des Entreprises pour la Cité, met en perspective la manière dont les programmes de mobilisation des collaborateurs peuvent constituer un levier efficace pour lutter, par l’action, contre les stéréotypes en entreprise. L’implication des collaborateurs permet ainsi d’infléchir les stéréotypes via la rencontre et l’échange. Une entreprise qui mobilise ses collaborateurs auprès de publics qu’ils n’ont pas l’habitude de rencontrer tend à accroître leur ouverture d’esprit, alors que les actions de tutorat en soutien à des jeunes issus de quartiers prioritaires peuvent contribuer à sensibiliser les collaborateurs à la question des stéréotypes. Inès a ensuite apporté son éclairage sur la recherche de sens au travail, qui contrairement aux idées reçues, touche toutes les générations d’une entreprise et pas uniquement les plus jeunes. La mobilisation des collaborateurs permet ainsi de rapprocher les générations.
Quand la mobilisation des collaborateurs favorise la transformation de l’entreprise : conclusion des échanges
Par Sylvain Reymond, Les entreprises pour la Cité
Atout pour l’image de l’entreprise (réputation, marque employeur…), vecteur de cohésion sociale, bras armé de l’expérimentation, et levier d’ancrage territorial, la mobilisation des collaborateurs est un dispositif extrêmement riche pour l’entreprise, à condition d’être pensée de manière globale et en fonction d’enjeux propre à la stratégie du groupe, et aux populations de salariés concernées.
Dans la continuité des partenariats existants, elle permet de donner aux projets une nouvelle envergure, et de sensibiliser aux actions de mécénat et investissements citoyens. Au-delà des enjeux propres à l’entreprise, elle répond à une attente forte des collaborateurs, qui souhaitent désormais trouver du sens dans leur travail. Le mécénat de compétences, plus spécifiquement, gagne à être reconnu car il transforme l’entreprise de l’intérieur. Pour cela, il s’agit de décloisonner pour permettre à l’ensemble des directions concernées (communication, RSE, RH, mécénat/fondation si existante, etc.) de travailler en bonne intelligence. Telle est la condition de la réussite. Enfin, ouvrir ces actions à d’autres parties prenantes externes peut permettre de créer un effet levier, et à l’entreprise de démontrer un engagement ambitieux.
[…] avoir traité les « nouveaux formats de mobilisation des collaborateurs » en 2017, le réseau a souhaité aborder le sujet sous le prisme de ses enjeux pour l’entreprise […]