Sous égide de la fondation de France, la Fondation Ronald McDonald œuvre depuis plus de vingt ans pour « Prendre soin des familles ». (Re)connue pour ses Maisons de parents, elle a acquis au fil des ans un véritable savoir-faire en matière d’accueil des familles dont les enfants sont hospitalisés, gagné la confiance des professionnels de santé et structuré ses actions de mécénat afin d’être toujours plus efficiente. mécénova est allé à la rencontre de Pascal Bordier, délégué général de la fondation depuis sa création.
Être à l’écoute des besoins
L’engagement de Pascal Bordier débute au moment du service militaire : après un cursus de gestion d’entreprise agricole, il choisit d’être volontaire du service national et se tourne vers une ONG de solidarité internationale très présente en Afrique subsaharienne. Volontaire dans l’Est du Niger de 1982 à 1984, il s’implique d’abord dans la réalisation de puits agro-pastoraux. « Cette première expérience fut passionnante, comprenant à la fois la responsabilité de 60 salariés – avec tout ce que cela comprend sur le plan social ou technique – et l’implication des villageois dans la réalisation des projets ». Devenu salarié, il participe au montage et à la conduite des projets, ainsi qu’à la recherche de partenaires et à l’encadrement des volontaires, combinant ainsi travail de terrain et relations institutionnelles.
Entre 1988 et 1993, il est envoyé au Burkina Faso, pour encadrer des projets de développement rural. Il découvre un pays radicalement différent du Niger et très ouvert. Marqué par ces expériences, Pascal Bordier retourne en France, où il reprend ses études avec une maîtrise des sciences de gestion à l’Université Paris-Dauphine. En 1994, il rejoint la Fondation Ronald McDonald, nouvellement créée sous l’égide de la Fondation de France, et en devient le premier salarié. « Je n’avais aucune expertise dans les domaines de l’enfance et le milieu hospitalier en France. Mon engagement et ma proximité avec les enjeux de terrain ont été des atouts importants » explique t’il.
Prendre soin des familles
Aider les familles à mieux vivre des situations difficiles est la vocation de la Fondation Ronald McDonald. Depuis 23 ans, elle est soutenue principalement par ses partenaires Fondateurs, les restaurants McDonald’s, ainsi que de nombreux autres partenaires se sont aussi associés à la cause. Elle agit désormais avec trois leviers : les Maisons de parents Ronald McDonald, les Parenthèses Ronald McDonald, et le soutien financier à des associations d’aide à l’enfance et/ou à la parentalité.
Projet emblématique et historique de la fondation, les Maisons de parents sont des lieux d’accueil pour les familles d’enfants hospitalisés, situées sur le site même de l’hôpital ou à proximité immédiate. « La première a vu le jour en 1974 à Philadelphie, avant que le concept ne soit développé un peu partout dans le monde. Si le mécénat de McDonald’s était déjà développé à l’international, les maisons de parents font désormais partie intégrante de son histoire », explique Pascal Bordier. Forte de ses 9 maisons situées à Bordeaux, Grenoble, Limoges, Lille, Marseille, Nantes, Toulouse, Strasbourg et Villejuif, la fondation a déjà accueilli plus de 40 000 familles en France.
« En tant qu’opérateur, notre savoir-faire est reconnu par les professionnels hospitaliers. » indique Pascal Bordier. C’est en effet la fondation qui prend l’initiative d’étudier avec les CHU tout nouveau projet, puis finance et met en œuvre la construction et le fonctionnement des maisons. « Ce sont des espaces d’intimité et de vie qui permettent aux enfants d’être entourés de leurs proches quelle que soit la durée de leur hospitalisation. Elles bénéficient à des familles habitant loin de l’hôpital, souvent à plus de 30 ou 50 km » indique t’il. Identifiés pour leur forte activité pédiatrique et leur vocation régionale, les hôpitaux doivent bénéficier d’une parcelle constructible, qu’ils mettent gracieusement à disposition. « Je parle souvent d’un engagement à vie, car le vrai défi est de faire vivre ces maisons sur le long terme ! », affirme Pascal Bordier. « Nous faisons en sorte qu’elles soient vraiment accueillantes et qu’elles s’adaptent aux besoins des familles, afin de conserver l’équilibre affectif qui se révèlera déterminant pour la qualité de la guérison des enfants. » explique t’il. Au sein des maisons, les équipes sont à l’écoute des familles et rien n’est imposé, pas même les heures de repas. « Nous nous attachons à préserver l’équilibre entre l’intimité de chaque famille et les échanges qui peuvent se créer. Et cette liberté est très appréciée ».
En réponse à la diminution des durées d’hospitalisation, la Fondation Ronald McDonald souhaite également développer des structures d’accueil de jour au sein des centres de soin : les Parenthèses. Elles offrent une bulle de calme et de convivialité aux familles durant les soins ou examens de leur enfant. La première Parenthèse Ronald McDonald a été inaugurée en 2013, au cœur du service pédiatrique du centre hospitalier d’Arras (62).
Depuis sa création, la Fondation Ronald McDonald a également soutenu près de 700 projets associatifs d’aide à l’enfance et de soutien à la parentalité, pour un montant global de plus de 5 millions d’euros. Aide pédagogique, médiation familiale, loisirs et handicap… les projets sont multiples, pouvant s’inscrire dans les domaines de la santé, de la solidarité, de l’éducation et de la culture, dès lors qu’ils sont spécifiquement destinés aux enfants et aux jeunes jusqu’à 18 ans et visent à renforcer les liens au sein de la famille. Une trentaine de projets sont ainsi soutenus chaque année.
Faire, avant de faire savoir
Pour Pascal Bordier, l’essentiel est de rester fidèle à la mission de la fondation : prendre soin des familles. « Nous agissons avec discrétion et sincérité, en gardant comme objectif premier l’utilité sociale » dit-il. « En tant que fondation dite opératrice, nous agissons sur le terrain, au contact direct des familles, et partageons de nombreux points communs avec les associations que l’on accompagne. Nous nous affirmons ainsi comme davantage qu’un partenaire financier : un acteur de cette grande cause, qui fait désormais partie de l’identité de McDonald’s, et qui est portée dans de nombreux pays ». Pour lui, le mécénat doit avant tout répondre à un besoin et être en capacité de s’adapter aux évolutions, tout en se fixant les limites pour agir efficacement. Le lien avec les restaurants McDonald’s est très fort : le Comité exécutif de la fondation compte ainsi un franchisé par région, et les restaurants continuent de s’impliquer à travers Les Journées de la Fondation, une opération annuelle de produit partage lancée en 1987, principale ressource de la fondation. « C’est une opportunité de mobiliser un maximum de personnes : les salariés et les clients de Mcdonald’s » explique Pascal Bordier. La fondation teste actuellement le don sur les bornes de commande digitales et la commande en ligne de certains restaurants. « Notre dynamique actuelle et les initiatives que nous développons ont pour but de continuer d’assurer un accueil de qualité dans nos maisons, mais aussi de travailler sur le projet d’ouverture en 2019 d’une nouvelle maison à Paris, adossée à l’hôpital Robert Debré » indique t’il comme une promesse.
Propos recueillis par Alicia Izard
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