A l’occasion des Défis Solidaires organisés par la Fondation Somfy en novembre 2020,
9 associations ont bénéficié de l’appui de collaborateurs du groupe pour résoudre des problématiques spécifiques à chacune d’entre elles. Lucile Peignot, Déléguée générale de la Fondation Somfy et Barbara Pochat, Responsable implication des salariés au sein de la fondation, nous dévoilent comment elles sont parvenues au fil des années à assurer le succès de cet événement et à intégrer l’engagement solidaire des collaborateurs dans l’identité du Groupe Somfy.
Depuis près de 10 ans, la Fondation Somfy participe à la lutte contre le mal-logement.
Pourquoi avoir choisi ce champ d’intervention et quelles sont les spécificités de vos modes d’action ?
Lucile : La Fondation Somfy s’est positionnée sur la lutte contre le mal logement pour être plus proche du cœur de métier de l’entreprise. Alors que cette dernière contribue à améliorer les cadres de vie, la fondation participe à l’amélioration des conditions de vie. C’était important pour nous qu’il y ait une cohérence entre les métiers de Somfy et les actions de la fondation.
Notre spécificité, c’est d’allier le mécénat humain et financier aussi bien en France qu’à l’international.
Nos actions de mécénat financier se caractérisent principalement par la plateforme de crowdfunding Les Petites Pierres lancée en 2013 en France avec la Fondation Schneider Electric, la Fondation BTP + et la société Valfidus. A travers le programme A House is A Home, nous agissons également à l’international avec l’appui de nos filiales locales.
J’ajouterais que la fondation se distingue par sa capacité d’identification des besoins des associations. Nous créons un véritable dialogue avec elles, nous connaissons leurs attentes car nous les soutenons depuis longtemps.
« En 2021, nous allons concevoir une méthode de qualification et de précision des besoins des associations afin de renforcer la pertinence de notre soutien »
Pourquoi est-ce important pour vous de mobiliser les collaborateurs du groupe dans vos actions ? Quels sont les programmes qui leur sont accessibles ?
Lucile : Vincent Defrasne, l’ancien Directeur de la fondation, souhaitait que notre fondation soit portée par les collaborateurs, qu’elle ne se limite pas à des actions de mécénat financier. A son initiative, nous avons donc déployé un programme permettant à tous de se mobiliser sur leur temps de travail. A sa création en 2011, il y avait encore très peu d’acteurs dédiés à l’engagement des collaborateurs. Une fois le cadre juridique et RH formalisé, le programme d’implication des salariés a pu voir le jour et s’inscrire dans l’ADN et les valeurs mêmes de la fondation. A l’époque, chaque salarié en CDD ou en CDI bénéficiait d’une journée par an pour participer à des actions solidaires.
Grâce au soutien constant des RH, le dispositif a évolué et le groupe octroie désormais 3 jours par an et par personne et concerne l’ensemble des collaborateurs : CDI, CDD, alternants et stagiaires, sans aucune ancienneté requise. A travers ce programme, notre objectif premier est de répondre aux besoins des associations. Pour se faire, nous commençons par identifier leur problématique avant de la qualifier, puis seulement, nous proposons aux salariés de s’impliquer.
« Afin d’augmenter notre capacité de réponse aux besoins des associations, nous avons créé une diversité de formats d’engagement qui permet à chacun de s’investir en fonction de ses contraintes. »
Barbara : Les différents formats que nous proposons sont les suivants :
- Les Chantiers Solidaires : il s’agit d’actions collectives sur le terrain. Par exemple : repeindre une salle chez les Apprentis d’Auteuil, faire du tri, du jardinage. Dans ce genre de situation, nul besoin d’être un expert. Ce qui prime, c’est l’esprit d’équipe et la cohésion !
- Les « Compétences solidaires » : L’objectif de ce type de journée est le mécénat de compétences, que ce soit pour aider une association à résoudre sa problématique, pour bénéficier d’une ressource supplémentaire à travers une compétence professionnelle ou encore transmettre dos compétences à plusieurs associations, par l’animation ou la co-animation d’ateliers. Nous souhaitons vivement développer ce format en digital en 2021 pour tenter de palier la crise sanitaire et rester présentes auprès des associations. Un projet en ce sens est en cours d’étude avec 2 associations pilotes, nous déploierons par la suite avec nos autres associations…
- Les Congés Solidaires: en partenariat avec Planète Urgence, nous offrons la possibilité aux salariés de partir 15 jours minimum à l’étranger pour soutenir une association locale ;
- Les Défis Solidaires: les collaborateurs de Somfy se mobilisent le temps d’une journée pour répondre par petit groupe de réflexion au défi sociétal de chaque association participante.
Lucile : Au-delà de ces actions, nous avons mis en place des formats dédiés à l’implication des membres du Comex. Par exemple, lors des journées « Mon défi, ma Réussite » avec les Apprentis d’Auteuil, les jeunes ont été accueillis par des personnalités du Comex. Ça n’était pas toujours facile, mais tout le monde a joué le jeu ! C’est important pour moi de solliciter ses membres qui nous ont toujours soutenu et qui souhaitent que le programme continue. Pour cette année, nous projetons également de développer un autre format, appelé « Les Retraites Solidaires » : l’enjeu est de permettre aux personnes en fin de carrière de préparer progressivement l’après en s’investissant auprès d’une association. Ce format répond à une véritable demande de la part des salariés.
Y a-t-il un format d’engagement qui est davantage sollicité par les collaborateurs ?
Barbara : Globalement, nous observons un véritable engouement pour les Chantiers et les Défis Solidaires, sur lesquels nous reviendrons. Concernant ces Chantiers Solidaires, beaucoup de managers ont envie d’organiser des journées comme celles-ci pour que chacun puisse se rencontrer et échanger dans un contexte extra-professionnel, même en tant de crise sanitaire ! Pour les missions qui ont pu avoir lieu en 2021, nous avons souhaité assurer le déroulement des Chantiers Solidaires dans de bonnes conditions en fournissant des gants, du gel hydroalcoolique et en limitant sur place des groupes de 4 à 6 personnes…
« Quel que soit le format, les salariés nous font remonter cette joie de se sentir utile,
de rencontrer la différence et de faire union. »
Lucile : La force des Chantiers Solidaires, c’est qu’ils demandent du temps et de la volonté, sans compétences particulières. Cet événement permet donc à l’ensemble des collaborateurs de se retrouver autour d’un projet commun, sans aucune hiérarchie.
En effet, l’association ne connait pas le statut des salariés engagés et va demander à la personne la plus compétente de montrer l’exemple, quel que soit son niveau hiérarchique dans son entreprise. Cette manière de travailler permet à chacun de se percevoir autrement, d’apprendre à travailler ensemble différemment et finalement, de renforcer l’esprit d’équipe et la cohésion du groupe. En plus des mesures sanitaires évoquées par Barbara, nous avons été un relai d’information sur tout ce qui se passait dans les associations. Cette crise nous a amené à beaucoup communiquer en interne via le site de la fondation et notre réseau social interne. Parallèlement, nous avons proposé aux collaborateurs de devenir bénévoles auprès des associations pour qu’ils puissent s’impliquer en fonction de leurs contraintes.
Vous avez organisé en novembre dernier les Défis Solidaires, pouvez-vous nous expliquer plus en détails ce dont il s’agit ?
Barbara : Le 26 novembre 2020 s’est tenue la 5ième édition des défis solidaires. Le véritable engouement de la première édition nous a incité à poursuivre ces rendez-vous, qui sont avant tout des moments d’intelligence collective et de partage. Plus concrètement, il s’agit d’un format annuel durant lequel sont mobilisés 10 associations et 10 salariés Somfy par défis, plus un animateur et un time keeper de notre côté. L’objectif est d’aider une association à résoudre une problématique liée à un défi sociétal.
Cette année, la méthodologie a un peu évolué en raison de la crise sanitaire. Pour résumer, les collaborateurs ont dû brainstormer sur une série de questions pour formuler des idées concrètes réutilisables par l’association. Pour y parvenir, nous avons dû lever les craintes liées à la participation à un format digital. Ça n’était pas facile pour les animateurs qui connaissaient uniquement le processus présentiel. Nous les avons donc accompagnés du début à la fin.
Au cours de cet événement, il y a un réel sentiment d’équipe qui émerge à l’intérieur de chaque groupe uni pour répondre à un défi. D’ailleurs, parmi les collaborateurs impliqués, nous retrouvons des personnes ayant un statut professionnel et un niveau hiérarchique très différents.
« La possibilité pour l’ensemble des salariés de Somfy, quel que soit leur profil,
de participer à cet événement, contribue à son succès »
Lucile : Pour cette édition digitale, nous avons pu compter sur 113 personnes de chez Somfy et 9 associations participantes, sans compter les collaborateurs brésiliens qui participent aux Défis Solidaires en mars. Forcément, cette année est particulière en raison du contexte sanitaire, ce qui a provoqué une chute du taux de participation. Tous les temps informels, tel que le repas de la veille avec l’ensemble des acteurs, qui participent à faire de cet événement quelque chose d’extraordinaire, n’ont malheureusement pu avoir lieu. Malgré tout ce fut une très belle journée qui a permis de renfoncer l’esprit Somfy, qui correspond au triptyque « entreprise-fondation-association ».
Si en 2019 le taux d’engagement était de 33%, l’année 2020 a été marqué par l’implication de 177 collaborateurs à travers 52 missions proposées par la fondation et 223 journées solidaires. Ces chiffres démontrent que nous restons, malgré la crise, une entreprise avec des collaborateurs fortement engagés.
Barbara : D’après le bilan des Défis Solidaires réalisé auprès des animateurs, des times keeper et des associations, il y a une réelle fierté de participer à cette dynamique collective. D’ailleurs, tous ces acteurs souhaitent que cet événement se poursuive et ne soit pas un one shot : ils aimeraient qu’il y ait un rendez-vous 6 mois après le jour J pour que tout le monde soit informé de l’avancée du projet de l’association soutenue et maintenir le lien.
Concrètement, comment arrivez-vous à créer une communauté de collaborateurs engagés et à les mobiliser pour un tel événement ?
Barbara : Notre rôle est de mettre en lumière les initiatives des associations pour que les deux univers se rencontrent mais l’impulsion vient du terrain. Il y a une affection très particulière des salariés pour la fondation. Elle fait vraiment partie de l’ADN de l’entreprise. Nous constatons un engagement fort, tant de la part des fidèles de la fondation que des nouveaux chez Somfy. D’ailleurs, la présence de la fondation et d’une Direction du Développement Durable dans l’entreprise participent souvent à convaincre les nouveaux arrivants sur le marché du travail de nous rejoindre.
Lucile : C’est un travail de longue haleine ! Nous avons passé du temps à discuter avec nos collègues, à communiquer via nos différents canaux. Nous essayons par ailleurs d’avoir des prises de parole lors des évènements clés de Somfy. Par exemple, nous sommes présentes lors des journées d’intégration des nouveaux collaborateurs. Maintenant que nous sommes rattachés à la Direction du Développement Durable, la fondation gagne davantage en visibilité. La première année, 30 personnes ont participé aux Journées Solidaires. Les salariés se posaient des questions sur le rôle de la fondation d’entreprise. Depuis, il y a une réelle compréhension et même une attente des collaborateurs vis-à-vis de la fondation, d’où l’importance de ce contact direct avec nos collègues.
« Nous sommes persuadées que pour engager le plus de collaborateurs possibles, nous devons leur partager ce qui nous fait vibrer et les valeurs auxquelles nous croyons »
Propos recueillis par Clément Dufour et Oriane Hostin.
Comments are closed.